Van Gogh et Char, deux alliés substantiels.
<< Je me suis toujours senti un rien en avant de ma sertissante existence, le voisin de Van Gogh » écrit René Char. Et c'est en s'autorisant de ce voisinage que le poète, longtemps porté vers les peintres qui ont pour noms Georges de la Tour, Picasso, Braque et Giacometti entre autres; interroge << cet art de nos yeux » qu'est la peinture.
Les voisinages de Van Gogh est un lieu où se croisent deux regards dans une recherche de « l'en-avant de soi (et des autres) » selon la formule d'Yves Bonnefoy. Ainsi un échange a cours sur une ligne de partage consentie << (...) exactement sur la ligne hermétique de partage de l'ombre et de la lumière » note le poète.
La présence à la fois infuse et précise du peintre saint-rémois détermine cet espace du dialogue comme une « terre de nuit » dans laquelle << l'accrue du mot » vient faire valoir une nouvelle perspective chargée de sensations autant poétiques que picturales, réalisant une écriture au miroir de la peinture.