L'écrivain-peintre : Stratégies d'écriture picturale dans quelques romans d'art réalistes du XIXe siècle français

Fruit des contacts et amitiés entre artistes et auteurs, un nouveau type de littérature émerge en France au XIXe siècle : le roman d'art. Le roman d'art, tissé d'images, représentant l'artiste et en particulier le peintre et son entourage, devient, à partir de 1830, un sujet de plus en plus populaire.
Notre article se concentre sur trois romans d'art clefs du XIXe siècle : Le Chef d'œuvre Inconnu (1831) de Balzac, Manette Salomon (1866) des frères Goncourt et L'Euvre (1886) de Zola. Ces trois romans d'art réalistes forment le corpus de notre étude qui examine la pratique de l'écriture picturale dans ces romans.
Quelles sont les stratégies adoptées par les écrivains réalistes pour parvenir à la picturalité de leurs descriptions, images littéraires par excellence?
Les outils à la disposition des auteurs pour rendre leurs descriptions le plus visuel possible nous semblent être de trois ordres la référence directe, la critique d'art et l'ekphrasis, l'allusion et l'hypotypose. Nous analysons ces différents outils et montrons leurs usages dans notre corpus, et examinons ainsi, de façon précise et détaillée, comment le langage de la littérature bénéficie de l'exemple des arts visuels.