Peindre ou décrire : Husserl et la figurativité
En tenant compte de l'importance de la mise en écriture et du style en philosophie, cet article essaie de lire un ouvrage phénoménologique -les Ideen I de Husserl- d'un point de vue linguistique et, plus précisement, sémiotique. L'objet de cette lecture sera ici le rapport de cet ouvrage à la peinture et aux images, et il s'articule en trois points bien distincts. D'abord, il s'agira d'isoler les mentions de l'Histoire de la peinture contenues dans les Ideen I, les peintres qui y sont nommés, leurs ouvrages et leurs fonctions dans l'argumentation husserlienne. Ensuite, une analyse plus approfondie soulignera l'importance méconnue de la << mise en image >> ou de la <<< figurativisation » des descriptions husserliennes -lequelles sont censées être, en principe, techniques et conceptuelles-, pour arriver à établir une << loi d'équivalences figuratives » qui s'avère très utile pour ouvrir des nouvelles voies d'interprétation. Finalement, cet article avance des hypothèses théoriques sur les << modes de prédication » présents dans les descriptions phénoménologiques chez Husserl.