Signé Racaille... Essai sur le tag pictural
Privilégiant la calligraphie aux dépens de la lisibilité et du sens le tag ne s'accorde pas avec une définition saussurienne de l'écriture. Mais s'il fut, à l'origine, la signature simple d'un pseudonyme, le tag endosse désormais des formes plus élaborées, opérant un brouillage catégoriel au sein même des expressions graffitiques. Il présente en outre différents degrés de picturalité: signes plastiques véhicules de symbolisme, mélange d'iconisme et de verbal voire recherche quasi-calligrammatique d'une adéquation du mot et de la chose. Loin d'être un «< signifiant vide >> le tag, soumis à la rature et à la métamorphose, apparaît au contraire comme une forme polysémique et contemporaine de la déterritorialisation dont doit rendre compte une conception pragmatique de l'écriture - conçue non plus comme ensemble stable de signes mais comme création de signes.