Nouvelles formes de solidarité urbaine dans un quartier populaire: Les Ouled Belhédi à sidi Bouzid

La question des mouvements sociaux urbains est au cœur de notre problématique. En effet, la réaction d'une population marginalisée à une politique urbaine incapable de répondre aux revendications de larges couches sociales ne peut qu'engendrer les nouvelles formes de solidarité urbaine. La menace de démolition qui pèse sur les nouveaux venus au quartier des «< Ouled Belhédi » a été perçue par les intéressés comme étant une pratique sévère de la part d'un Etat qui a manifesté beaucoup de tolérance vis-à-vis des familles fondatrices et de leurs alliés. Rien ne les empêche donc de revendiquer une certaine égalité devenue légitime à leurs yeux: la démolition devrait concerner toute la population du quartier ou épargner tout le monde. La transgression des normes d'occupation du sol et de la construction acquiert toute sa légalité du moment où elle n'est pas pratiquée par une minorité.
Dans une société urbaine où l'acteur social ne dispose d'aucune autonomie, les mouvements sociaux ne peuvent être que lâches et timides. Les forces sociales en présence ne sont que la création d'un Etat totalitaire et c'est la raison pour laquelle la voix de ces acteurs urbains ne se fait entendre qu'à travers les comités du quartier, les cellules du parti au pouvoir et les associations d'une société dite civile.
Les nouvelles formes de solidarité urbaine témoignent donc d'un certain blocage que vit la société urbaine et d'une crise de la ville Maghrébine contemporaine et ce n'est pas par hasard que les questions de l'identité, de la démocratie et de la citoyenneté sont actuellement à l'ordre du jour.